Auteur/autrice : LuNa


  • Le paradoxe du Mal

    Le paradoxe du Mal

    L’existence du mal n’a cessé de hanter la chrétienté et on sait le parti que l’athéisme contemporain a su en tirer… Que me disent, en effet, de nombreux jeunes, sinon ce que Camus, après tant d’autres, criait dans la Peste ? Un enfant agonise dans les pires souffrances et le P. Paneloux, pris d’un vertige d’horreur, ne trouve rien à répondre à ceux qui le somment de rendre compte de ce scandale. Comment un Dieu dont on se plaît à célébrer l’infinie bonté peut-Il vouloir ou seulement tolérer cette horreur ? Ceux qui sont familiers de l’œuvre de Dostoïevski savent que c’est également l’argument, unique autant que décisif, d’Ivan, dans sa conversation avec le pur Aliocha. En bref, l’existence du Mal suffit à infirmer jusqu’à l’idée de Dieu. Se rappelle-t-on la réponse d’Aliocha ? Au lieu de discourir, d’argumenter, il se lève, blême d’épouvante, pour baiser la bouche de son aîné. Ce serait aussi la réponse que je voudrais faire au jeunes qui me sont confiés, si je ne craignais de les conforter dans le sentiment qu’il n’existe aucune réponse à cet argument-là et que, devant l’innocent sacrifié, le chrétien ne peut que se taire, accablé. Or, Aliocha garde le silence non par impuissance, mais par secrète terreur, conscient que ce domaine, celui du Bien et du Mal, plonge dans le plus insondable mystère, celui-là même qu’il fut ordonné au premier homme de ne jamais vouloir percer.

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  • Week-end Flamby Gang – Septembre 2022


  • Un « moi » pas très costaud

    L’avantage d’avoir un « moi » pas très costaud, à la force duquel on n’a pas accompli grand-chose, c’est qu’on ne s’y attache pas trop.

    Emmanuel Carrère, Le Royaume

  • Cri d’enfant

    Cri d'enfant
    Quelques mots abandonnés ce matin sur un quai de la gare d’Ottignies : « Douce mélodie… Cri d’enfant bercé par les murmures du vent. »

  • L’aveu

    L’aveu

    Il y a toujours eu une pudeur à parler des choses profondes. Sentiments où se mêlent la crainte et l’amour de ce qui, au-delà de nos vies, dans le tréfonds de l’être, nous fait vivre. On a peur de froisser un secret, de ternir une fraîcheur, de porter atteinte à une intégrité. Une certaine qualité d’âme s’évapore lorsqu’on y touche. Une densité du cœur se dilue lorsqu’on l’expose à tout venant. L’homme a besoin d’échapper à autrui et de s’échapper à lui-même pour exister vraiment. Il lui faut en son centre une réserve d’inconnu, d’inexploré, pour ne pas courir le risque d’être vidé de soi. Tel un puits, il a la hantise de tarir.

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  • Mwisho wa siku

    Mwisho wa siku
    Florence Parmentier, Mwisho wa siku, acrylique, (c) 2022

  • L’aveugle et le paralytique

    Anto Carte, L’Aveugle et le Paralytique, huile sur toile, S.D., collection privée.

  • L’Ange au sourire

    Sculpture d'ange souriant
    L’Ange au sourire, Cathédrale Notre-Dame de Reims, XIIIe siècle.

    En voilà un qui a su garder quelques sourires “pour se moquer des jours sans joie”…


  • La faim du sens

    La faim du sens

    A l’encontre de ce qu’on dit parfois, l’Église a manqué rarement de charité. Au XIXe siècle en particulier, son embourgeoisement ne l’a pas empêchée d’être sensible à la misère et d’y porter remède autrement qu’en vœux pieux.

    Chaque chrétien, bien sûr, a été à un moment ou à un autre coupable de lâcheté, détournant le regard de son prochain en difficulté. Mais les mystérieuses compensations de la grâce ont fait que l’incurie des uns était souvent rachetée par la sollicitude des autres …

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  • Bruyère

    Léon De Smet, Bruyère, huile sur toile, 1910, Mu.ZEE, Ostende, Belgique